La CGT s’inquiète de l’abandon de l’égalité F/H par le gouvernement
vendredi 3 juillet 2015
Le jeudi 25 juin, le Conseil Supérieur à l’Egalité Professionnelle examinait le bilan de l’action du gouvernement depuis 2 ans en matière d’égalité en présence des Ministres, Mmes Touraine et Boistard.
Si la démarche intégrée de l’égalité a permis de nombreuses avancées, et notamment la loi pour l’égalité entre les femmes et les hommes, la CGT considère que le gouvernement tourne aujourd’hui le dos à cette priorité politique.
En effet, la suppression du ministère, de plein exercice, s’accompagne aujourd’hui de la suppression, dans le projet de loi Rebsamen, de la négociation dédiée à l’égalité professionnelle.
De l’autre côté, les politiques d’austérité mises en place impactent directement les femmes, qui sont pénalisées par le recul des services publics, l’augmentation de la précarité et de la flexibilité (projet de loi Macron qui libéralise le travail du dimanche et de nuit…).
Les quelques pistes de travail évoquées par les ministres sont très insuffisantes, la CGT exige l’adoption d’une nouvelle feuille de route pour l’égalité autour de 6 piliers :
la négociation d’entreprise sur l’égalité doit être rétablie, la mobilisation a permis de sauvegarder le contenu du Rapport de situation comparée et les sanctions. Cependant, le compte n’y est pas et de nombreuses modifications doivent encore être apportées.
Le décret d’application imposant de mesurer les discriminations sur les carrières doit être publié.
L’interdiction d’accès aux marchés publics pour les entreprises qui discriminent doit être effective avec des dispositifs permettant aux collectivités de contrôler l’engagement des entreprises qui candidatent ;
la mixité des métiers, qui doit s’accompagner d’une évolution des conditions de travail, et la revalorisation salariale des métiers à prédominance féminine ;
la lutte contre la précarité et les temps partiels, alors que 48 branches ont mis en place un accord dérogatoire aux 24h, dont 3 avec une durée minimum de 2h par semaine ;
la mise en place d’une action de groupe. La proposition de loi votée le 27 mai par l’assemblée nationale, doit être adoptée au plus vite ;
le déblocage de crédits garantissant l’ouverture, conformément aux engagements, de 275 000 places d’accueil de la petite enfance d’ici 2017, alors que seules 45 000 nouvelles places ont été ouvertes depuis 2012 ;
des mesures pour lutter contre la violence, et notamment l’inscription dans la loi du sexisme comme motif de discrimination, et le déblocage de moyens pour protéger et accompagner les victimes.
Montreuil, 3 juillet 2015